超级预警:2009年9-10月间美元将抽筋似的崩溃
tigergoo评论兼摘译:好不容易找到了LEAP的36期预测告的法文版全文。2009年9-10月间美元将抽筋似的崩溃,将出现1欧元=2美元,1美元=5元人民币。将总资产的1/3兑换成为实物黄金,千万不要持有纸黄金,美国和英国的国债也将成为最危险的投资。持有巨额美元资产的中国、日本、产油国隔夜就将丧失50-90%的财富。
博主非常非常怀疑:西方列强对我国的总攻击时间锁定在了我建国六十周年庆典之际。忧心忡忡!!!
GEAB N°36 est disponible! Crise systémique globale : Le choc cumulé des trois « vagues scélérates » de l'été 2009
1- Perspective
Crise systémique globale : Le choc cumulé des trois vagues scélérates de l'été 2009
Comme anticipé par LEAP/E2020 dès Octobre 2008, à la veille de l'été 2009, la question de la capacité des Etats-Unis et du Royaume-Uni à financer leurs déficits publics désormais incontr s'est imposée comme la question centrale dans le débat international, ouvrant de ce fait la voie au double phénomène d'une cessation de paiement des Etats-Unis et du Royaume-Uni d'ici la fin de l'été 2009.
Ainsi, à ce stade de développement de la crise systémique globale, contrairement au discours médiatique et politique dominant actuellement, l'équipe de LEAP/E2020 n'envisage pas du tout de reprise après l'été 2009 (ni d'ailleurs dans les douze mois à venir)1. Bien au contraire, du fait de l'absence de traitement de fond des problèmes à l'origine de la crise, nous considérons que l'été 2009 va voir la convergence de trios vagues scélérates 2 particulièrement destructrices qui traduisent la poursuite de l'aggravation de la crise et vont provoquer des bouleversements historiques d'ici les mois de Septembre/Octobre 2009.
Comme c'est le cas depuis le début de cette crise, chaque région du monde ne sera bien entendu pas affectée de la même manière3 ; mais, pour nos chercheurs, toutes sans exception conna顃ront une forte dégradation de leur situation d'ici la fin de l'été .
Cette évolution risque ainsi de prendre à contre-pied nombre d'opérateurs économiques et financiers tentés par l'euphorisation médiatique actuelle.
Dans ce numéro spécial Eté 2009 du GEAB, notre équipe présente bien entendu en détail ces trios vagues destructrices convergentes et leurs conséquences. Et notre équipe détaille en conclusion ses recommandations stratégiques (or, immobilier, bons, actions, devises) pour éviter d'être emporté par cet été meurtrier.
Ainsi, pour LEAP/E2020, loin des jeunes pousses ( green shoots ) ape es depuis deux mois dans tous les coins de tableaux statistiques5 par les médias financiers internationaux, leurs experts attitrés et les politiciens qui les écoutent6, ce sont dix vagues particulièrement destructrices pour le tissu socioéconomique qui vont converger au cours de l'été 2009, traduisant la poursuite de l'aggravation de la crise et entra ant des bouleversements historiques dès la fin de l'été 2009, en particulier des situations de cessation de paiement des Etats-Unis et du Royaume-Uni, tous deux au coeur du système global en crise :
1. La vague du chage massif: trois dates d'impact qui varient selon les pays d'Amérique, d'Europe,
d'Asie, du Moyen-Orient et d'Afrique 2. La vague déferlante des faillites en série : Entreprises, banques, immobilier, états, régions, villes 3. La vague de la crise terminale des Bons du Trésor US, du Dollar et de la Livre et du retour de l'inflationCes trois vagues ne sont en fait pas successives comme ces vagues scélérates appelées trois soeurs » pourtant si destructrices ; elles sont bien plus dangereuses car elles sont simultanées, asynchrones et non parallèles. De ce fait, leur impact sur le système mondial est générateur de dislocation puisqu'elles l'atteignent sous divers angles, à différentes vitesses, avec des forces variables. La seule certitude à ce stade, c'est que le système international n'a jamais été aussi faible et démuni face à une telle situation :
la réforme du FMI et des institutions de gouvernance mondiale annoncée au G20 de Londres reste letter morte7, le G8 ressemble de plus en plus à un club moribond dont tout le monde se demande désormais àquoi il peut bien servir8, le leadership américain n'est déjà plus que l'ombre de lui-même qui tente désespérément de conserver des acheteurs pour ses bons du trésor9, le système monétaire mondial est en pleine désintégration avec les Russes et les Chinois notamment qui accélèrent leur jeu pour se positionner dans l'après-Dollar, les entreprises ne voient aucune amélioration à l'horizon et accroissent leurs licenciements, des états de plus en plus nombreux vacillent sous le poids de leur dette accumulée pour sauver les banques et devront assumer une déferlante de faillites dès la fin de l'été10. A l'image des banques, d'ailleurs, qui, après avoir soutiré encore une fois l'argent des épargnants crédules grace àl'embellie des marchés financiers orchestrée ces dernières semaines, vont devoir reconna顃re qu'elles sont toujours insolvables dès la fin de l'été 2009.
Aux Etats-Unis comme au Royaume-Uni en particulier, l'effort financier public colossal réalisé en 2008 et début 2009 au seul profit des grandes banques a atteint un tel degré d'impopularité qu'il était devenu impossible au Printemps 2009 d'envisager de nouvelles infusions de fonds publics au profit des banques pourtant toujours insolvables11. Il est alors devenu impératif d'orchestrer un beau conte de fée pour pousser l'épargnant moyen à injecter ses propres fonds dans le système financier. A coup de green shoots , d'indices boursiers poussés vers le haut sans fondement économique réel et de remboursements anticipés de fonds publics , la mise en condition a été effectuée. Ainsi, pendant que les grands investisseurs des monarchies pétrolières ou des pays asiatiques12, profitant de l'aubaine, sortaient du capital des banques en question, une multitude de nouveaux petits actionnaires y entraient pleins d'espoir. Quand ils découvriront que les remboursements de fonds publics ne sont qu'une goutte d'eau par rapport à ce que ces mêmes banques ont obtenus en terme d'aide public (notamment pour garantir leurs actifs toxiques) et que, d'ici trois à quatre mois au maximum (comme analysé dans ce GEAB N°36), ces mêmes banques seront à nouveau sur le point de s'effondrer, ils constateront, impuissants,
que leurs actions ne valent à nouveau plus rien.
Intoxiqués par les financiers, les dirigeants politiques de la planète vont à nouveau avoir la surprise après l'été de découvrir que tous les problèmes de l'année passée vont resurgir, démultipliés, car ils n'ont pas été traités, mais juste enfouis sous des masses immenses d'argent public. Une fois cet argent dilapidé par des banques insolvables, forcées à sauver des concurrents en pire état qu'elles-mêmes, ou dans des plans de stimulation économique mal cons, les problèmes ressortent aggravés. Pour des centaines de millions d'habitants d'Amérique, d'Europe, d'Asie et d'Afrique, l'été 2009 va être une terrible transition vers un appauvrissement durable du fait de la perte de leur emploi sans perspective d'en retrouver un avant deux, trois ou quatre années; ou du fait de l'évaporation de leurs économies placées directement en bourse, dans des fonds de retraite par capitalisation ou des placements bancaires liés à la bourse ou libellés en Dollar US ou en Livre britannique; ou bien du fait de leur investissement dans des enterprises poussées à attendre désespérément une embellie qui ne viendra pas avant longtemps.
2- Telescope
Les trois vagues scélérates de l'été 2009
La vague du chage massif: trois dates d'impact qui varient selon les pays d'Amérique, d'Europe, d'Asie, du Moyen-Orient et d'Afrique L'été 2009 va marquer un point d'inflexion en matière d'impact du chage sur le déroulement de la crise systémique globale. En effet, c'est le moment où de conséquence, le chage va devenir partout dans le monde un facteur d'aggravation de la crise. Bien entendu ce processus ne se déroulera pas partout au même rythme, ni avec des conséquences identiques. Cependant, partout sans exception, à partir de l'été 2009, il va occuper une place croissante tant dans l'opinion publique que dans les préoccupations des dirigeants politiques et économiques.
Pour LEAP/E2020, cette vague générale de chage massif heurtera en trois temps les principales régions de la planète :
. dès la fin de l'été 2009 pour les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l'Irlande et l'Espagne
. à la fin de l'automne 2009 pour la Chine, les pays d'Asie du Sud-Est, l'Amérique latine, les nouveaux états membres de l'UE, la Turquie, le Moyen-Orient, l'Afrique. à l'hiver 2009/2010 pour le noyau de la zone Euro, le Danemark, la Suisse, la Suède et le Japon.
Le temps de l'impact est en fait déterminé par deux paramètres essentiels :
. la montée du chage lui-même
. la qualité du système de protection sociale du pays concerné.
Comme nous l'avions indiqué dès l'Automne 2008, les pays disposant de systèmes efficacies d'indemnisation du chage seront en mesure de retarder l'impact déstabilisateur de ce chage de masse. Ceux qui disposent aussi d'un système de protection sociale étendue pourront atténuer de
manière significative cet impact13.
13Etats-Unis, Royaume-Uni, Irlande et Espagne : le choc du chage massif frappe dès la fin
de l'été 2009 Ce qui est certain dorénavant, c'est que la première vague de millions cheurs en fin d'indemnisation va frapper les Etats-Unis entre Juillet et Septembre 2009. Il s'agit de ceux qui ont été licenciés au cours du quatrième trimestre 2008, début des grands licenciements avec des chiffres officiels14 à plus de 500.000 par mois. L'échec prévisible du plan de stimulation économique de l'administration Obama à créer les emplois prévus (ils n'annoncent en effet que 150.000 création d'emploi en trois mois) entrae donc un choc social estival d'une ampleur inconnue depuis la grande démobilisation de l'après Seconde Guerre Mondiale : environ 3 millions de cheurs vont tomber hors du filet d'indemnisation en un trimestre.
Avec leurs familles, ce sont donc plus de 10 millions de personnes qui vont sombrer brutalement dans la grande pauvreté15. Les 600.000 créations d'emplois récemment annoncées en urgence par Barack Obama, si jamais elles se réalisent16, ne serviront qu'à limiter à la marge l'impact socio-économique de cette vague de cheurs à la dérive.
Cette situation est d'autant plus grave que, juste derrière elle, se précipitent des vagues au moins aussi grosses pour la fin 2009. Même les plus optimistes aux Etats-Unis ont cessé de croire à une reprise de la création d'emploi d'ici la fin 2009. Cela signifie que les plus de quatre millions de nouveaux cheurs du premier semestre 2009 et leurs familles vont voir arriver No avec comme seule perspective la fin de leur indemnisation, et aucun emploi en vue17. Socialement et humainement, c'est une tragédie qui va rapidement éclipser les références à la Grande Dépression et justifier l'appellation de Très Grande Dépression US que LEAP/E2020 avait forgée dès le début 2007.
Economiquement, et nous y reviendrons dans l'analyse de plusieurs autres vagues scélérates , c'est un phénomène destructeur pour la quasi-totalité des secteurs économiques18 et notamment le secteur financier : les jeunes pousses vont être littéralement écrasées par les pieds des millions de cheurs19. Politiquement, c'est l'entrée dans une période de grave instabilité pour le pays. Nul doute que l'urgence avec laquelle Barack Obama tente de réformer le système de protection sociale américain a un lien étroit avec ces perspectives. Cependant, il nous parabien illusoire de penser réussir un tel exploit20 dans un tel contexte, surtout que le nouveau président américain n'a pour l'instant pas vraiment brillé pour autre chose que de beaux discours suivis de peu, voire d’aucun, acte de changement profond ; et qu'il est apparu très prisonnier des principaux lobbies, comme celui des banques par exemple. En tout cas, selon LEAP/E2020, il lui reste très exactement trois mois pour réussir. Ensuite, il perdra toute illusion de contre sur les évènements socio-politiques dans son pays.
Au Royaume-Uni21, comme en Irlande et en Espagne, mais dans un contexte monétaire et politique bien pire22, les premiers millions de nouveaux cheurs générés par la crise depuis la mi-2008 vont arriver en fin d'indemnisation complète ou partielle dès la fin de l'été et voir leurs rangs grossir rapidement au cours de l'automne. Les processus d'indemnisation aux durées et montants nettement inférieurs à ceux d'autres pays européens (notamment du noyau de la zone Euro) avancent en effet le moment de l'impact et le renforcent23. En Espagn e en particulier, la très mauvaise saison touristique qui s'annonce, alors que le tourisme est l'un des principaux pes de création d'emploi dans le pays, va faire de l'été 2009 un moment de vérité dramatique pour le pays. A l’inverse, Irlandais et Britanniques seront beaucoup moins nombreux à profiter de vacances à l'été 2009, sans que cela créé pour autant de l’emploi dans leurs pays respectifs.
Dès septembre 2009, ils seront également confrontés au même problème : comment gérer des millions de cheurs sans perspective d'emploi à moyen terme et sans système de protection social solide pour les soutenir. Si l'Irlande, du fait de sa taille plus limitée, peut espérer trouver des soutiens efficaces du c des fonds européens, en revanche, la taille du Royaume-Uni, comme la multiplicité des crises qui l'affectent simultanément, ne laissent la place qu'à une perspective de crise généralisée dans le pays24.
La Chine, les pays d'Asie et d'Amérique latine, les pays d'Asie du Sud-Est, l'Amérique latine, la Russie, les nouveaux états membres de l'UE, la Turquie, le Moyen-Orient, l'Afrique frappes par les conséquences socio-économiques du chage massif à l'automne 2009 Les dirigeants chinois ont bien conscience de l'impact explosif pour l'ordre social et politique du pays d’un chage de masse continuant à crore après l'été 2009. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'une partie de leur plan de stimulation économique comporte un important volet de développement de la protection sociale25, notamment dans les campagnes (voir GEAB N°35). Eux aussi se sont mis à voir des jeunes pousses partout pour convaincre leurs nouveaux consommateurs de consommer plus et leurs entreprises d'entreprendre plus, mais c'est aussi afin de se convaincre eux-mêmes qu'ils sont en mesure d'éviter la rupture de la digue socio-politique érigée dans les années 1980 entre économie de marché et monopole politique du parti communiste chinois. Sous la pression de quelque 50 à 100 millions de cheurs supplémentaires sans ressources d'ici la fin de l'automne 2009, cette digue risque en effet de s'effondrer brutalement. Et de toute manière, pour LEAP/E2020, c'est le principe même de la dynamisation de la consommation intérieure qui est remis en cause par cette montée irrésistible du chage : les millions de cheurs nouveaux s'accumulent chaque mois, le commerce mondial continue sa descente aux enfers, les consommateurs américains, européens et japonais, vrais moteurs de la croissance chinoise depuis vingt ans, sont eux-mêmes en proie au chage ou à sa crainte. Dès la rentrée, Pékin va devoir en faire sa principale priorité et l'ensemble des autres dossiers (Dollars et Bons du Trésor US, réchauffement climatique, gouvernance mondiale, …) y seront soumis.
L'Asie du Sud-Est, dont les systèmes de protection sociale sont tout aussi embryonnaires, conna ra un choc identique dès l'automne, sur fond de continuation de la baisse des exportations. L'Amérique latine, qui se sort mieux de cette crise pour l'instant, sera rattrapée à l'automne par la conjoncture mondiale et les fermetures massives d'entreprises exportatrices de matières premières notamment. L'intégration régionale n'est pas encore suffisante pour pallier la demande mondiale et les très faibles systèmes de protection sociale vont contribuer à l'appauvrissement rapide de pans entiers des classes moyennes sudaméricaines, notamment dans les grandes métropoles.
La Russie reste pour l'instant adepte du non paiement des salaires plut que des licenciements massifs.
C'est en effet une méthode qui permet de tenir sous contre plus longtemps les chiffres officiels du
chage. Mais comme le montre l'accroissement des conflits sociaux brutaux et la nécessité d'intervention directe du pouvoir politique au plus haut niveau, cette solution n'est pas vraiment durable… sauf flambée des cours du pétrole au-dessus des 100$/baril d'ici la fin de l'été 2009 (et avec un Dollar US qui ne s'effondrerait pas dans le même temps)26 et investissement massif dans des salaries payés par l'état ou des banques relais. Dans tous les cas, chage déguisé ou pas, en l'absence d'un miracle pétrolier , le chage sera dès le début de l'automne la préoccupation centrale de MM.
Medvedev et Poutine.
Les nouveaux états membres de l'Union européenne vont connare également l'impact du chage massif à l'automne 2009. Leurs systèmes de protection sociale sont en effet très réduits après une
décennie d' adaptation forcée aux dogmes néo-libéraux que leurs dirigeants ont pour la plupart embrassés avec enthousiasme27. La diminution progressive de leurs marchés d'exportation et les fermetures accélérées de sites délocalisés qu'induit la crise, notamment en Europe de l'Est, ne seront plus très longtemps partiellement compensées par la relocalisation à proximité effectuée par les enterprises d'Europe de l'Ouest28. Là aussi, l'été 2009, en voyant s'évanouir l'espoir d'une reprise à court terme, va non seulement gonfler le nombre de cheurs mais laisser à la dérive les millions de cheurs accumulés depuis un peu moins d'un an. L'accession à l'UE s'était déjà traduite par un cosocial très lourd parmi de nombreuses catégories de la population des nouveaux états membres ; voici venir un deuxième choc pour les ouvriers et employés en particulier. La seule chance des populations de cette région, c'est qu'elles ont déjà connu deux autres chocs très brutaux en moins de vingt ans (fin du communisme, accession à l'UE) et qu'elles sont donc aguerries . Pour LEAP/E2020, il est moins certain que leurs gouvernements le soient.
Au Moyen-Orient (et dans le monde arabe en général), la situation du chage va devenir explosive après l'été . Même les riches pays du Golfe vont voir les limites de leur 'état providence' sur fond de rêves brisés de développement économique sur-dimensionné ou fondé sur des anticipations d'un monde disparu en 2008 (et dont Duba est l'exemple le plus abouti et le plus tragiquement en crise)30. Rien que pour absorber les jeunes arrivant sur le marché du travail, les pays arabes doivent créer 3,9 millions d'emplois chaque année. Or en 2009, des emplois sont détruits en grande quantité, certainement pas créés.
L'Afrique, qu’elle soit directement intégrée à l'espace économique européen (comme l'Afrique du Nord par exemple) ou indirectement (comme l'Afrique noire, notamment via sa forte émigration vers l'UE), va connare dès l'automne 2009 une forte montée du chage (ou une très forte baisse de l'émigration vers l'UE) du fait de la poursuite de la récession européenne. Pour l'instant, l'impact sur les flux migratoires est resté faible car les perspectives restaient attirantes à moyen terme. Et l'Afrique du Nord en particulier a bénéficié, comme l'Europe de l'Est, de processus de relocalisation à proximité du marché européen. Mais, faute de reprise, le contexte est en train de changer. Et, en ce qui concerne l'exploitation des matières premières, même les diamants souffrent d'une baisse durable de la demande mondiale. Au-delà de la spéculation et/ou des transferts du Dollar vers des actifs réels comme le fait Pékin notamment, la durée de la crise n'est pas porteuse pour ce type d'activités économiques. Chage et donc pauvreté accrue sont par conséquent au rendez-vous de l'après été 2009 pour l'Afrique aussi.
Le noyau de la zone Euro, le Danemark, la Suisse, la Suède, le Canada et le Japon ont un rendez-vous brutal avec les conséquences du chage de masse à l'hiver 2009/2010 Seule une poignée de pays est encore protégée jusqu'au quatrième trimestre 2009 des conséquences les plus graves du chage de masse31. Ce sont les états dont les systèmes d'indemnisation du chage et de protection sociale sont les plus développés, à savoir le noyau de la zone Euro (Allemagne, Pays-Bas, France,…), les pays scandinaves, la Suisse, le Canada32 et le Japon. Ils ont d'ailleurs pour l'instant enregistré en général des hausses du nombre de cheurs proportionnellement très inférieures à celles des autres pays développés. C'est notamment grace à l'indemnisation du chage partiel que cette situation a pu apparare. Mais dans plusieurs pays ce processus arrive à ses limites budgétaires en terme de volume (durée et nombre d'indemnisés)33. A partir de l'été 2009, on va donc assister, du fait des perspectives de crise durable, à l'augmentation forte du nombre de nouveaux cheurs34. Puis, dans un second temps, vers la fin 2009, les premiers millions de cheurs de la fin 2008 vont commencer à arriver en fin de droit, surchargeant les autres dispositifs de protection sociale et entrainant de graves déséquilibres budgétaires dans les comptes de la protection sociale.
Par ailleurs, dans ces pays-là comme dans le reste de l'Union européenne, en Amérique du Nord ou en Asie, et les autres pays de l'hémisphère Nord, entre Juin 2009 et Septembre 2009, ce sont des dizaines de millions de jeunes, dipl ou simplement en fin d'age scolaire, qui vont arriver sur le marché du travail35. Et pour la première fois dans l'histoire moderne, d'un bout à l'autre de la planète, cette génération va se trouver face à une absence quasi-générale d'emplois disponibles. Ces jeunes vont dès cet été s'ajouter partout aux cheurs décrits depuis le début de ce chapitre consacré à la vague du chage massif. Faute d'emploi préalable, la plupart n'aura pas le droit d'être indemnisée. Ils vont renforcer l'armée des travailleurs précaires (stages, travail au noir,…) et beaucoup resteront à la charge de leurs parents, diminuant d'autant la tendance consumériste de ces derniers. Même les ventes de jeux-vidéo chutent désormais fortement36. Quand une génération montante entière, à l'échelle de la planète, se rend compte qu'elle est laissée pour compte au profit des grandes banques et autres établissements financiers, il n'est en effet pas certain qu'elle se contente de jeux-vidéo pour se défouler.
Cette vague massive de chage sera bien l'un des phénomènes au coeur du processus de dislocation
géopolitique mondiale dont LEAP/E2020 anticipe le commencement au quatrième trimestre .
La vague déferlante des faillites en série :
Entreprises, banques, immobilier, états, régions, villes L'injection massive de capitaux publics dans les banques et les grands groupes automobiles notamment n'a pas réussi à empêcher des banqueroutes retentissantes comme l'illustrent les faillites historiques de General Motors aux Etats-Unis (5 des dix plus grandes faillites de l'histoire des Etats-Unis ont eu lieu au cours des douze derniers mois38), d'Arcandor en Allemagne39, sans compter les faillites hebdomadaires d'établissements financiers américains40. Au-delà de ces évènements à très grande visibilité, on assiste partout à une hausse rapide et continue des faillites d'entreprises et d'établissements financiers de grande, moyenne ou petite taille qui va s'accélérer après l'été 2009, tandis que se prépare aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et en Espagne en particulier, une deuxième vague de saisies immobilières et que l'été 2009 va être marqué par le début d'une vague de cessation de paiements d'états, de régions et de villes.
Les jeunes pousses des médias financiers ne font que cacher les feuilles mortes de l'économie réelle.
Pour un grand nombre d'entreprises de grande, moyenne ou petite taille, l'été 2009 est per comme l'été de la dernière chance. Soit, comme c'est le cas dans de nombreux pays et régions, elles dépendent du tourisme de manière cruciale et après des mois de vaches maigres elles ont un besoin vital de réussir la saison d'été 2009 pour éviter la faillite dès Septembre, soit elles dépendent d'une forte reprise de rentrée, après l'été, pour pouvoir effacer les pertes des 9 derniers mois (depuis l'accélération de la crise au 3° trimestre 2009)41. Hélas, selon LEAP/E2020, dans les deux cas, la reprise ne sera pas au rendezvous42 :
. les touristes, s’ils viennent encore, sont désargentés
. les consommateurs, s'ils ont encore un salaire (et donc un travail), sont trop inquiets pour dépenser43.
Au coeur de cette vague déferlante, on trouve en effet la fin du consommateur prodigue occidental, et plus particulièrement américain44 (qui soit devient cheur, soit a moins d'heures de travail, soit voit son salaire baisser)45.
On peut essayer de lui remonter le moral en l'abreuvant de nouvelles positives et en lui cachant les informations inquiétantes46. On peut lui promettre des baisses de prix ou essayer de le relancer dans l'endettement sans limite. Rien n'y fait … et surtout rien n'y fera car ce consommateur insouciant et dopé au crédit a tout simplement disparu : il n'a plus d'argent ou bien il est trop inquiet pour faire autre chose que des économies47 Les banques étant elles-mêmes insolvables peuvent bien prétendre le contraire48, mais elles sont bien incapables de prêter de l'argent comme par le passé49. Donc, les consommateurs désargentés resteront désargentés50. Et ceux qui ont la chance de pouvoir se passer des banques sont tellement inquiets sur l'avenir, notamment à cause du risque croissant de chage qui les menace aussi, qu'ils préfèrent épargner plut que consommer (et s'ils consomment, le faire au rabais).
En résumé, anciens cheurs, nouveaux cheurs et futurs cheurs conspirent inconsciemment pour tuer le consommateur qui les a possédés au cours des dernières décennies. Nul doute que cette situation constitue un scénario de film d'horreur économique à l'échelle mondiale51. Mais ce n'est pas en cachant cette réalité aux dirigeants d'entreprises, aux salariés et aux actionnaires que dirigeants politiques et experts économiques et financiers assument leurs responsabilités. Combien d'investisseurs, de patrons d'entreprises et de salariés vont se trouver démunis dans quelques mois quand la réalité s'imposera brutalement alors qu'ils avaient anticipé une évolution inverse52
Et tous les pays dépendant fortement des exportations, Chine en tête malgré sa tentative désespérée de créer d'urgence un consommateur chinois prodigue , vont connare la même désillusion53 : leur client d'hier n'existe plus, le consommateur occidental prodigue est mort54. D'ailleurs, derrière les grandes déclarations des dirigeants politiques et financiers, la réalité s'impose déjà comme le montre le graphique ci-dessous sur l'évolution de la consommation électrique chinoise (l'indicateur le plus fiable sur la réalité de la croissance du pays).
Cela est d'autant plus grave que cette vague déferlante de faillites du secteur privé, et son cortège de licenciements massifs qui vont renforcer l'impact de la première vague analysée plus en détail dans ce GEAB N°36, va renforcer les conséquences de la vague de faillites publiques : états, régions, et villes.
Pour les Etats-Unis et le Royaume-Uni, comme déjà anticipé dans de précédents GEAB, l'été 2009 va être le moment de la cessation de paiement ; nous y revenons plus loin. Mais du Mexique à la Turquie en passant par les pays d'Asie du Sud-Est et les pays baltes, les candidats à la banqueroute publique sont désormais nombreux. Les formes prises par ces faillites seront différentes mais tourneront toutes autour de trois axes : dévaluations massives (organisées ou imposées), budgets d'austérité (reductions drastiques des salaires des fonctionnaires, des indemnités sociales chage/retraites/santé, reductions des services publics), importantes hausses d'imps. Autant de mesures qui dans ces pays tueront tout espoir de reprise économique à moyen terme (2/3 ans), tout en accroissant les risques d'explosion sociopolitique.
Et bien entendu, cela contribuera fortement à la réduction de la demande de biens et services dans le monde, continuant à déprimer les économies des autres pays.
Il n'y a pas que les états qui vont connare cette situation. Dans les états fédéraux (ou semi-fédéraux) dont les régions ont d'importants pouvoirs en matière budgétaire et fiscale, on va assister au même processus (sauf la dévaluation). Déjà la Californie, comme une bonne quarantaine des cinquante états américains, est dans une telle situation. La Catalogne, région la plus riche d'Espagne, fait désormais face à une envolée de son déficit qui va imposer des mesures très impopulaires dont elle fait porter la responsabilité à Madrid ; tout comme un nombre croissant d'états et de villes américains accusent Washington d'indifférence devant son refus de les aider. Au-delà des questions économiques, ces situations vont tester durement la solidité des liens de solidarité internes de nombreux pays, premises dans certains cas à des processus de dislocation géopolitique.
Licenciements d'employés des collectivités publiques, fermeture de services publics, réduction des contrats pour les entreprises privées, … tout cela va accrore encore plus le nombre de faillites d'entreprises dépendant des marchés publics, et donc le nombre de cheurs. Ce processus a déjà commencé et l'été 2009 va le voir s'intensifier très fortement avec une accélération en Septembre/Octobre 2009 quand les dernières illusions des dirigeants d'entreprises et des collectivités publiques se seront envolées.
Non seulement cette vague déferlante de faillites va s'imposer comme une priorité des dirigeants politiques d'ici la fin 2009, mais elle entre doublement en conflit direct avec le choix actuel de l'aide publique massive au bénéfice des seuls établissements financiers55. En effet, il y a d'abord une compétition pour les fonds publics disponibles (ce qui va aux banques ne va pas aux collectivités56, comme l'illustre parfaitement la situation américaine), mais ensuite, il y a un phénomène d'éviction du crédit induit par le super-endettement des états généré par leur aide massive aux banques57 (les marches financiers sont déjà et vont être encore plus siphonnés par les besoins d'emprunt des états). Ces derniers, avec toujours les Etats-Unis et le Royaume-Uni au coeur, ont besoin d'emprunter en 2009/2010 beaucoup plus que l'épargne mondiale disponible, comme déjà analysé dans des GEAB précédents. Ce qui fait que l'accès aux financements va devenir de plus en plus difficile pour les opérateurs comme pour les entreprises et les collectivités locales (sans même parler des consommateurs58).
Et pour finir la série, les faillites bancaires vont revenir sur le devant de la scène aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, en Europe et au Japon d'ici la fin de l'été 2009 car toutes ces faillites d'entreprises, de collectivités publiques et de ménages touchés par le chage constituent autant d' actifs toxiques qui sont actuellement comptabilisés positivement dans le bilan des banques59. D'ici un trimestre, ce seront de nouvelles bombes financières 60.
Last but not least, couplée avec la vague de chage massif, cette déferlante de faillites va considérablement accélérer la montée du protectionnisme dès la fin de l'été 2009, sachant que cette tendance est déjà bien tangible aujourd'hui aux Etats-Unis, en Chine, en Australie, en France, …
La vague de la crise terminale des Bons du Trésor US, du Dollar et de la Livre, et du retour de l'inflation
Le premier Sommet des BRIC à Ekaterinebourg destiné à savoir quoi faire de ses réserves en Dollars US et en T-Bonds61, la baisse des réserves chinoises en Bons du Trésor US62, l'appel de l'Organisation de Coopération de Shanghai63 pour la création d'une nouvelle devise internationale de réserve64, l'impuissance de la Fed à empêcher la baisse du prix des Bons du Trésor US65 et la hausse connexe des taux d'intérêts, les inquiétudes dorénavant systématiques à la veille des ventes de Bons du trésor partout sur la planète (et en particulier pour les pays à risque dont les Etats-Unis et le Royaume-Uni font désormais partie), les variations de plus en plus brutales des cours des devises sur fond de depreciation régulière du Dollar US, la crainte des Européens d'un euro bondissant à des niveaux incompatibles avec leurs exportations, la crise généralisée au Royaume-Uni touchant la politique, la finance, l'économie, la monnaie,… tous ces éléments sont autant de nuages noirs qui s'accumulent à l'horizon de l'été 2009. Et, pour LEAP/E2020, ils constituent la troisième vague (la troisième composante des soeurs si dangereuses pour les navires) qui va entraer à la fin de l'été le double phénomène de cessation de paiement des Etats-Unis et de recours au FMI du Royaume-Uni ; et, d'ici la fin de l'année, le début de la phase de dislocation géopolitique mondiale.
En effet, ce premier sommet des BRIC, dont il n'est pas difficile d'imaginer combien il a d être difficile à organiser, constitue un premier signe de dislocation du système international actuel. Non seulement les Etats-Unis ont d tout faire pour empêcher sa tenue, mais ils se sont en plus vus refuser la présence en tant qu’observateur, un signe clair que ce qui s'y est dit n'était pas destiné à être diplomatique. Et le sujet central n'était certainement pas un problème militaro-stratégique, mais bien une question monétarofinancière: que faire des centaines de milliards de Dollars US (sous forme de Bons du Trésor notamment) accumulés par ces quatre pays au cours des années récentes
Chinois et Russes ont pu déjà constater que leurs Dollars ne sont pas forcément les bienvenus aux Etats- Unis, en Europe ou en Australie s'ils cherchent à investir dans des actifs stratégiques 66. Avec les Brésiliens et les Indiens, ils ont donc multiplié les accords de swaps dans leurs devises (et ce sommet va accrore cette tendance) et ils tentent d'acheter en Dollars tout ce qu'ils peuvent tant que certains pays acceptent de vendre leurs richesses en échange de cette devise. Mais ils savent tous très bien, d'une part, qu’ils ont beaucoup trop de Dollars pour pouvoir les dépenser utilement puisque l'économie américaine se contracte et que la Fed a entrepris de créer des centaines de milliards de nouveaux Dollars; et, d'autre part, que la méfiance s'installe vis-à-vis de cette devise et de ses actifs liés. C'est pour cette raison qu'ils ont décidé de commencer à s'acheter mutuellement des bons du trésor pour sortir de leur dependence des Bons du Trésor US67. Il ne s'agit pas à ce stade de vendre des Bons du Trésor US ; mais c'est un coup direct porté aux ventes futures de T-Bonds.
Pour LEAP/E2020, ce sommet Ekaterinebourg est probablement le dernier effort avant rupture68. Si les demandes qui en sont issues concernant la réorganisation plus rapide et plus profonde des droits de vote au sein du FMI et des autres grandes organisations internationales ne sont pas acceptées et mises en oeuvre rapidement par les Etats-Unis, les Japonais et les Européens, alors le prochain sommet des BRIC sera un sommet de rupture, mettant en place des stratégies indépendantes, voire contraires à celles du trio USA/Japon/UE.
Avec un volume d'émission de Bons du Trésor US qui est désormais passé à plus de 100 Milliards par mois (contre des pics à seulement 10 milliards par mois auparavant), le rythme de la rupture s'impose naturellement. Comme anticipé par LEAP/E2020 dans des GEAB précédents, c'est à la fin de l'été 2009 que la conjonction des besoins incontr de financements des Etats-Unis et du Royaume-Uni (accrus par ceux des autres pays69) et de la méfiance croissante des acheteurs potentiels va atteindre son moment de vérité : le besoin de financements va passer de 1.600 Milliards en 2008 à 2.600 Milliards en . Et ce moment de vérité ne peut prendre qu'une seule forme générale : le refus des acheteurs de continuer à accumuler les Bons du Trésor US et les Gilts britanniques. Et en ce sens, la décision des BRIC de s'acheter leurs bons du trésor mutuels est un premier signe que cette grève des acheteurs de Bons du Trésor US en train de s'étoffer71.
A partir de là, soit la Fed et la Banque d'Angleterre augmentent considérablement leurs achats des bons émis par leurs propres gouvernements, et les deux monnaies plongent du fait de l'emballement de la planche à Dollars et à Livres, provoquant une hausse très forte de l'Euro, du Yuan, du Real, … et d'un tas d'autres devises. En fait, le Dollar et ses devises affiliées s'effondrent avec la Livre face aux autres monnaies mondiales. La dévaluation à laquelle rêve nombre de dirigeants américains, pour éponger d'un coup de baguette magique la dette publique US et relancer les exportations, est ainsi réalisée. Et ils peuvent jouer les victimes des méchants chinois, russes, etc... facilitant au passage l'adoption de mesures protectionnistes pour essayer de relancer l'industrie US et l'emploi américain. Bien entendu, dans ce processus, les Américains verront leur pouvoir d'achat brutalement amputé de 50%, mais il n'est pas certain que grand-monde s'en soucie vraiment à New York et Washington72.
Soit Barack Obama, Timothy Geithner et Ben Bernanke doivent annoncer à la télévision que le Dollar US est dévalué de 30 à 50% par rapport aux grandes devises mondiales pour faire face à l'incapacité du gouvernement américain à rembourser les détenteurs de Bons du Trésor73 (n'oublions pas que les détenteurs de Bons du Trésor US, Chinois en-tête, ont entrepris de vendre leurs bons à moyen et long termes pour les transformer en bons à trois mois). C'est l'option nouveau Dollar déjà évoquée par LEAP/E2020 dans de précédents numéros du GEAB.
Les BRIC ont des natures et des intérêts très divers. Mais ce qui les rassemble est en revanche très puissant : c'est la volonté d'accrore leur place dans le système de gouvernance mondiale et le sentiment qu'ils n'y parviendront qu'ensemble. Ils ont compris que désormais l'Occident en général, et les Etats-Unis en particulier ont un besoin vital des capitaux qu'ils possèdent pour survivre, une compréhension qui ne peut qu'alimenter une réflexion stratégique où les pertes à court terme sont les gains à moyen terme.
En ce sens, pour l'Union européenne, censée être plus ouverte à un monde en évolution, c'est un échec majeur que de ne pas avoir su intégrer les préoccupations de ces quatre puissances dans sa proper stratégie. Et pour les Etats-Unis, le Royaume-Uni et le Japon, c'est un échec majeur que de ne pas avoir pu empêcher l'émergence de ce pe géopolitique : nouvel indice de l'affaiblissement rapide de leur influence sur le système mondial74.
Pour notre équipe, l'une des conséquences géopolitiques majeures de cette évolution est l'autonomie croissante de certains acteurs régionaux qui vont y trouver une marge de manoeuvre nouvelle qui avait disparu depuis la Guerre froide . L'instabilité des régions explosives de la planète va donc crore dans les mois à venir car chaque mois apporte un signe plus clair de l'effacement de la toute-puissance américaine de ces vingt dernières années. Nul doute que cela aura notamment une influence à la hausse sur les prix de l'énergie.
D'ailleurs, sur fond de cessation de paiement US et britannique et de forte baisse du Dollar, il est certain que les prix des matières premières libellés en Dollar US et en Livre sterling vont s'accrore, même si, rapportés aux autres devises, leurs cours peuvent stagner voire baisser du fait de la poursuite de la récession. C'est donc un marché qui va devenir de plus en plus difficiles à anticiper, ce que ne va pas aider les entreprises déjà en plein marasme.
Aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, avec une devise en chute libre et une création monétaire surdimensionnée75 par rapport à une économie qui se contracte, la situation ne peut que déboucher sur une très forte inflation (voire une hyperinflation momentanée)76. Heureusement, du fait de la nature peu stratégique de leurs exportations (à la différence de l'énergie ou des matières premières), cette inflation sera peu exportable et largement compensée, pour les autres pays, par l'effet déflationniste des appréciations des autres devises.
3- Focus
Recommandations stratégiques pour traverser
l'été meurtrier 2009
Devises / Or :
Les vagues scélérates de l'été 2009 vont provoquer de violentes turbulences et conduire à des cessations de paiement d'états, y compris Etats-Unis et Royaume-Uni. Le marché des devises va donc être très chahuté. A ce stade, LEAP/E2020 ne peut pas anticiper de cours précis car les variations vont être tellement brutales et saccadées que seules des tendances peuvent être dégagées.
Ainsi, le Dollar US et la Livre britannique vont conna re de nouveaux plongeons. Le Dollar Index va s'orienter vers 0,65 et la parité Euro-Livre sous 1 Livre pour 1 Euro. La parité Euro-Dollar va être soumise à un double phénomène contradictoire à court terme : une tendance baissière très forte du Dollar US, mais que les Européens vont tenter de contrecarrer pour éviter que l'Euro ne devienne tellement cher qu'il ne tue la reprise des exportations. Pour notre équipe, on s'oriente donc, de manière non linéaire, vers un taux Euro/Dollar entre 1,50 et 1,60 avant la situation de cessation de paiement US. Une fois celle-ci considérée comme inéluctable, quelle que soit l'action de la BCE, on s'orientera très vite vers un taux de 1 Euro = 2 Dollars US.
Le Real et le Yuan font toujours partie des devises dont LEAP/E2020 estime qu'elles ne peuvent que se renforcer à moyen et long termes.
Les devises de pays miniers , comme l'Australie ou le Canada, vont être très fragilisées par l'absence de reprise après l'été, mais elles bénéficieront en revanche des effets de diversification hors du Dollar US (achats de mines, de matières premières, …). Au total, elles devraient donc s'avérer plut stable.
Le Yen va rencontrer un double problème lié à son appréciation par rapport au Dollar US dans le cadre de la crise des paiements US, mais sa forte dépendance des Etats-Unis jouera là en sens inverse. L'un des facteurs décisifs sera l'attitude du Japon dans la sortie hors des Bons du Trésor US et des actifs libellés en Dollar. Si ce pays reste collé aux Etats-Unis jusqu'au bout (comme l'indique pour l'instant son statut de dernier joker pour sauver les ventes de Bons du Trésor US), sa monnaie sera emportée dans la débacle US (puisque ses immenses réserves en Dollar perdront entre 50% et 90% de leurs valeurs en quelques jours).
L'or continuera donc à rester une valeur refuge utile pour les mois à venir. Nous maintenons donc notre conseil de 30% d'actifs en or (en or physique, pas papier), et nous conseillons aussi d'avoir environ 6 mois de dépenses de base en or afin de pouvoir faire face aux tumultes des devises, y compris au niveau national. Les pays qui font face à une éventuelle cessation de paiement conna ront en effet des désordres monétaires intenses en interne.
Immobilier :
Les marchés n'ont toujours pas atteint leurs plus bas niveaux. Donc, ignorez les conseils de retour à l'achat (sauf nécessité absolue bien entendu) diffusées par les professionnels et les médias spécialisés.
Aux Etats-Unis, LEAP/E2020 estime que les prix baisseront en moyenne encore de 20% d'ici l'été 2010 et qu'une nouvelle vague de saisies immobilières dans les grands centres urbains élargira le nombre d'états très fortement touchés par la crise immobilière.
Au Royaume-Uni, une baisse du même type est assurée.
Ces deux marchés, comme ceux des pays dont la monnaie va être fortement dévaluée, vont devenir vers la fin 2009 des marchés immobiliers particulièrement intéressants pour les étrangers. Mais à condition de rester très vigilant sur le choix des régions et quartiers. Ne faites surtout pas de shopping immobilier » à distance comme ce qui se passe à Détroit actuellement, où des acheteurs étrangers pensent réaliser de bonnes affaires en achetant des lots de maisons à 10.000 $ pièce. Ces biens immobiliers sont situés dans des quartiers dont la dégradation ne va faire que s'accentuer et qui n'auront aucune rentabilité possible :
ce n'est pas parce que quelque chose devient bon marché, que c'est nécessairement une bonne affaire !
Et n'oubliez pas deux choses essentielles notamment sur le marché US : ne pas investir dans des copropriétés (du fait du risque de faillites personnelles des autres copropriétaires) et faire très attention à la qualité des constructions (notamment en fin de bulle immobilière, les constructions, même de haut de gamme, ont eu tendance à être de piètre qualité).
Sur le marché londonien, il faut garder à l'esprit que les prix de référence d'il y a un an ou deux n'ont plus aucun rapport avec les prix de l'avenir. La fin de la City telle qu'on l'a connue par le passé implique qu'il n'y aura plus (à échéance prévisible) de demande aussi forte, alimentée par la bulle financière des rémunérations des traders et autres hedgefunders. Il faut donc positionner les prix londoniens de l'avenir sur les prix des métropoles européennes comparables, ou bien avoir de mauvaises surprises à la revente dans quelques années.
En Espagne, outre le problème de qualité des constructions récentes, comme aux Etats-Unis, il est difficile à ce stade de prévoir le niveau auquel peuvent tomber les prix car il est possible que cette crise casse tout simplement le modèle touristique sur lequel s'est fondé le développement balnéaire ibérique. Donc, méfiance avant d'investir même à très bas prix, sauf si c'est par coup de coeur.
Et pour finir, voici le conseil touristico-immobilier de l'été de LEAP/E2020 : Riga, en Lettonie est une ville magnifique (surnommée à juste titre la Perle de la Baltique), qui est en train de devenir très abordable du fait de la crise du pays (anticipée il y a deux ans par notre équipe). Un séjour touristique réussi peut ainsi conduire à un investissement immobilier intéressant et contribuer à aider l'économie de ce petit pays.
Actions/Obligations Entreprises :
Attention, certaines entreprises veulent vous faire des cadeaux. Méfiez vous ! Que ce soient des banques (US notamment) offrant leurs actions à bon prix ou des entreprises proposant des taux alléchants pour leurs emprunts (comme EDF en France), il faut faire très attention.
Les banques se préparent à de nouvelles pertes très importantes d'ici la fin 2009 et elles tentent de faire payer aux petits porteurs l'addition de leur inévitable prochaine baisse de cours. Quant aux entreprises, qui comme EDF, proposent un emprunt à 5% sur cinq ans alors que l'inflation actuelle est annoncée autour de 1% à 2%, quand on n’évoque pas la déflation, elles ne cherchent pas à vous enrichir. Elles savent en effet très bien que l'inflation est de retour (les prix de produits de nécessité vont monter ; seul le superflu baissera) et que d'ici cinq ans, il est même possible, au vu de la création de monnaie actuelle, qu'on s'approche en Europe de taux d'inflation à deux chiffres. Aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, ils seront à deux chiffres dès l'année 2010.
Par ailleurs, si vous choisissez de vivre dans le risque et que vous retournez en bourse, il faut se méfier de trois types d'entreprises (en-dehors des financières) :
1. celles qui n'ont pas un bilan solide
2. celles qui sont trop récentes ou sur des marchés encore incertains (la crise va être terrible pour
celles-ci faute de capitaux pour les soutenir et de consommateurs prodigues)
3. celles qui sont des filiales de sociétés américaines ou britanniques, car leurs maisons-mères vont être encore plus qu'avant obligées de siphonner leur trésorerie pour essayer de survivre à la crise de leurs marchés nationaux respectifs. Ces sociétés seront donc plus que d'autres susceptibles de faire brutalement faillite et dans tous les cas incapables d'investir dans l'avenir.
Bons du Trésor:
Sur ce sujet, ce GEAB N°36 a déjà apporté beaucoup d'éléments. Il faut garder à l'esprit qu'il faut éviter à tout prix les pays qui n'ont pas de finances publiques solides et/ou une capacité bien établie d'augmenter rapidement leurs imps sans provoquer une révolte populaire (ou sans réellement augmenter leurs rentrées fiscales, car les contribuables sont trop pauvres). Tout le reste n'est que littérature destinée à faire croire que rien ne change jamais et que ce qui fut sera. Or, nous vivons une crise et, au sein de cette crise, une période particulière, caractérisée par des changements accélérés et radicaux. Rappelezvous qu'en Juin dernier, peu de gens pensaient possible l'effondrement des géants de Wall Street …. Trois mois plus tard, cet effondrement était consommé !
Aujourd'hui, la pression de la crise pèse entièrement sur les états et en particulier sur ceux au coeur du système qui s'écroule, à savoir les Etats-Unis et le Royaume-Uni. Leurs Bons du Trésor, qui ne sont rien d'autre qu'une reconnaissance de dette gagée sur leur économie et leur monnaie, valent ce que valent ces économies et ces devises : c'est-à-dire de moins en moins chaque mois qui passe. Les grands détenteurs de ces valeurs tentent désormais en public de préparer leur sortie (comme le démontrent le premier sommet des BRIC d'Ekaterinebourg ou la baisse des réserves chinoises en Bons du Trésor US au mois d'Avril dernier). La seule question pour les autres détenteurs n'est donc pas de savoir si , mais quand et comment la grande braderie des Bons du Trésor US (et des Gilts britanniques) va se dérouler. Nous rappelons que pour LEAP/E2020, elle se passera au plus tard à la fin de l'été 2009. En tout cas, il nous para évident qu'il est désormais extrêmement dangereux d'en acheter.
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